Lettre ouverte aux collègues de Bpost.
Chers et chères collègues,
Ce vendredi, nous partons en grève contre le Plan stratégique Horizon 2020.
Ce plan est purement inacceptable, nous nous devons de riposter avec vigueur et détermination !
Depuis quelques années, l'influence des partenaires privés, a déjà que trop détérioré nos conditions de travail.
Aucun de nous n'a été épargné, aucun statut, aucune fonction, aucune région.
Pire, une nouvelle catégorie ( les DA ) a été créée dans le seul but de réduire les coûts en personnel !
Dans le même temps, les dividendes des actionnaires ont grimpés en flèche !
De 2003 à 2009, ils sont passé de 40 millions d'euros à 170 millions d'euros par an !
Notre cher Thijs, a vu son salaire passer de 600,000 euros à 1,000,000 d'euros !
Oui, notre sueur profite à certains !
Aujourd'hui, nous sommes devant une attaque de plus, une de trop !
A nouveau, toujours pour augmenter la rentabilité ! Toujours pour augmenter leurs profits,
et ceci au détriment de la qualité des conditions de travail, au détriment de notre santé !
Maladies liées au stress, Burn out, dépressions sont légions dans nos rangs !
Pendant des années, nous sommes restés compréhensifs, nous admettions qu'il fallait y mettre du nôtre !
Maintenant, c'est à eux de faire des concessions, plus à nous, travailleurs et travailleuses de Bpost !
Vendredi, on fait grève, c'est bien, mais nous savons tous que Thijs et sa clique ne reculeront pas facilement !
On doit d'ors et déjà envisager des actions sur le long terme !
Actions qui devront faire plus mal à ces exploiteurs qu'à nous !
Il faut que l'on demande à nos représentants syndicaux, des actions tournantes, un jour les trieurs, un jours, les chauffeurs, un jour les distributeurs !
On doit demander à nos syndicats qu'ils mettent en place une tactique de lutte !
Un exemple : vendredi 11, samedi 12, lundi et mardi 14 et 15 février : grève nationale
mercredi 16 : grève des centres de tri
jeudi 17 : grève des chauffeurs
vendredi 18 : grève des distributeurs.
Ensuite, on peut passer à des actions régionales : une fois Anvers, puis Bruxelles, Liège, Charleroi...
et on repassent à nouveau à un ou deux jours de grève nationale, puis par fonctions, et on continue
la lutte par une méthode de harcèlement continu mais avec un effort partagé.
Sans oublier, une bonne manifestation à Bruxelles !
Quelques jours de détentes peuvent être parsemés ici ou là, pour ne pas trop mettre à mal nos revenus.
Mais, personnellement, je préfère manger des œufs et des pâtes durant deux ou trois mois, que baisser ma culotte devant la direction, capitulation qui nous coûterait très cher pour le restant de notre carrière !
Sans compter que notre carrière risque fort d'être grandement raccourcie si ce plan passe !
Alors, par cette lettre, je lance un appel, à nos syndicats, nos représentants locaux, et à vous collègues , pour que ce combat soit mené jusqu'à la victoire des travailleurs et travailleuses !
Soyons unis ! Soyons forts ! Soyons déterminés !
La victoire ne se fera pas sans mal, mais elle est loin de nous être inaccessible !
Parce que je n'ai rien à perdre, parce que j'ai tout à gagner, je prend le risque de signer cette lettre de mon nom !
Marre de baisser mon froc de peur de perdre les quelques miettes que me jettent les patrons rapaces !
Nous vaincrons côte à côte !
Collègues, camarades, je vous envoie mes fraternelles salutations !
Fraternelles, car nous sommes frères et sœurs dans cette lutte !
Votre collègue,
Boden Jean-Pierre
Facteur auxiliaire à Wavre ( Belgique )