NON AUX FERMETURES
Avec leur initiative populaire, les employés de La Poste veulent inscrire dans la Constitution fédérale la garantie d'un réseau postal universel sur tout le territoire.
Les membres valaisans du Syndicat de la communication vont passer la vitesse supérieure ces prochaines semaines pour récolter des signatures en faveur de l'initiative lancée fin 2009 pour sauver les offices de poste de la fermeture.
Réuni samedi à Sion, ce syndicat des employés de La Poste, qui compte 700 membres, a pu dire son inquiétude face aux multiples changements survenus l'an dernier à la tête de La Poste (voir dans cette page), mais aussi et surtout face aux velléités de démantèlement du réseau national.
La pétition lancée l'an dernier pour mettre un frein à la soif de fermeture d'offices et de bureaux de Poste fut un succès fulgurant. Comme l'explique Elisabeth Di Blasi, présidente du Syndicat de la communication, section Valais romand, «en l'espace de dix semaines, plus de 160 000 signatures furent récoltées. Le succès que nous avons obtenu auprès de la population aurait dû mettre en garde les dirigeants de La Poste.»
«Des offices ferment encore»
Mais on le sait, les postiers ont vite déchanté, comme l'a expliqué leur présidente valaisanne. «Les bureaux et offices ferment toujours, peut-être moins rapidement, mais la direction n'a que faire de l'avis de plus de 160 000 personnes. Raison pour laquelle nous avons lancé fin 2009 une initiative populaire pour modifier la Constitution fédérale afin de garantir à toute la population un réseau postal couvrant tout le territoire et un accès facile et rapide à toutes les prestations d'un service universel.» Deux points importants pour un canton périphérique et alpin comme le nôtre.
Cette initiative demande aussi que l'exploitation du réseau se fasse avec du personnel de La Poste et que les coûts de ce service universel soient couverts par les recettes du monopole des lettres et les bénéfices d'une banque postale propriété à 100% de La Poste.
«Nous devons récolter au moins 120 000 signatures d'ici à Pâques et nous en avons déjà obtenu 25 000. Ces prochaines semaines, nous serons présents un jour par semaine à l'entrée des bureaux et offices de La Poste pour récolter ces signatures» a annoncé la présidente à Sion.
Soutien politique
Elisabeth Di Blasi veut aussi rappeler aux autorités politiques valaisannes leur promesse de soutien pour lutter contre l'abaissement du monopole du courrier. «Ainsi nous pourrons avoir plus d'appui si nous devons déposer un référendum contre l'ouverture du marché postal. Si ce marché s'ouvre, les prix pour la distribution du courrier vont prendre l'ascenseur et cette compétition va se faire au détriment des employés» affirme la présidente.
La solution pour protéger les salaires et les conditions de travail? Des conventions collectives obligatoires, que la fusion en préparation du syndicat de la communication avec le syndicat Comedia pourrait permettre de négocier plus facilement. «Les deux Syndicats devraient entériner cette fusion en fin d'année. Ensemble, nous serons plus forts. Rien qu'en Valais, le nouveau syndicat devrait représenter environ 1600 travailleurs.»
Journal Suisse