- chertier a écrit:
- Bonjour à tous et à toutes
La Postale nuit a disparu, hélas
Cette courte vidéo donne un point du vue bien nostalgique
sur les pilotes des Fokker
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Bonne écoute et commentaires éventuels.
Bonjour à toutes et bonjour à tous,
La vidéo nostalgique de Chertier sur l’aéropostale (et notamment sur les turbopropulseurs “Fokker 27”), m’a remémorer deux événements qui ont marqué ma jeunesse :
• d’abord, l’adorable dessin animé de sept minutes de Walt Disney (sorti en 1942) “Pedro le petit avion postal” [
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Hélas, aujourd’hui on ne peut plus le voir en version française, ni en image plein écran. Après un appel sur le forum astronomique “Webastro” j’ai pu obtenir le lien suivant :
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Quelqu’un saurait-il où l’on peut visionner intégralement ce dessin animé en plein écran (et si possible en version française ou en version espagnole sous-titrée en français ?).
D’avance merci.
• ensuite, le témoignage que j’ai fait, toujours sur le forum astronomique “Webastro” [
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C'était dans la seconde partie des années quatre-vingt, j'étais formateur à la Poste, et adorais emmener mes “élèves” (c'est comme ça que les PTT appelait ses agents en formation) visiter l'Aviation Postale Intérieure au centre de Transbordement Postal d'Orly (depuis lors il a été transféré à Roissy). Et les “élèves” voyaient comment, de 22h30 à 23h30 le courrier originaire de l'Ile-de-France et des départements limitrophes était conditionné pour partir à partir de 23h15 vers les aéroports lointains de toute la France métropolitaine à bord de “Fokker F27” pour les destinations ayant peu de courrier (7 tonnes, de mémoire) ou en “Transall C160” (loués à l'armée de l'Air) pour ceux avec un plus fort trafic (15 tonnes de mémoire).
Généralement les navigants d'Air France les autorisaient à monter dans leur “cockpit” et leur expliquaient comment, grâce au système dit de “l'horizon artificiel”, ils pouvaient décoller, mais surtout atterrir dans le brouillard avec une visibilité de zéro mètre !…
Et puis, vers 23h30, après le décollage des trois premiers avions de l'aéropostale (il y en avait une douzaine en tout) notre visite s'achevait et nous repartions en car de la DMT vers Paris.
Précision importante pour comprendre ce qui va suivre : les aéroport de Orly et Roissy interdisaient le décollage et l'atterrissage de tout avion à réaction passé 23 heures, ceci pour ne pas causer trop de nuisances nocturnes aux malheureux riverains de ces deux aéroports... Or les avions de l'aéropostale étaient des avions à hélices (des turbopropulseurs) et de ce fait étaient dispensés de cette interdiction des vols nocturnes.
Un soir lors d'une visite, nous attendions, comme toujours, le départ du premier “Fokker F27" vers Aulnat (Clermont-Ferrand) et Fréjorgues (Montpellier). Dix minutes avant le départ prévu (à 23h15), un des navigants d'Air-France, descend de son avion et vient parler à voix basse au formateur local du Centre de Transbordement Postal d'Orly qui encadrait cette visite. Je demande à ce dernier ce qui se passe ? Il me répond : « tes élèves vont assister à un événement très rare, je ne t'en dis pas plus, attendons un peu… ».
Nous attendons donc de voir ce qu'allait être cet “événement très rare” ? Les autres avions de l'aéropostale décollent tous à l'horaire normalement prévu, mais curieusement celui pour Aulnat et Fréjorgues reste sur la piste d'attente, les moteurs cependant en état de marche. 23h20, 23h25, 23h30 : toujours rien…
Et soudainement, à 23h32 nous entendons la sirène d'une ambulance du SAMU précédée par deux motards de la Police Nationale. Cette ambulance s'arrête juste à la hauteur de l'escalier mobile permettant d'accéder à l'avion et sort une grosse boîte métallique, très rapidement hissée dans le “Fokker F27” qui prend son envol plein Sud presque aussitôt, une fois l'ambulance du SAMU et les motards éloignés.
Le formateur local nous explique alors la situation : un patient à l'hôpital de Montpellier devait de toute urgence, sous peine de mort, subir en début de matinée une transplantation cardiaque, et ce n'est qu'en soirée qu'un hôpital parisien avait réussi à trouver, sur une personne décédée lors d'un accident de la route, un cœur compatible pour cette transplantation.
Or, vu l'heure assez tardive, aucun avion civil n'était autorisé à décoller d'un aéroport de la région parisienne, sauf les appareils de l'aéropostale. Nous avons donc vu à 23h40 ce “Fokker27” s'envoler dans le ciel pour Clermont-Ferrand Aulnat puis Montpellier Fréjorgues où l'attendait impatiemment une équipe médicale voulant tout simplement sauver un patient qui n'aurait pas survécu à la fin de la matinée…
Ce soir-là j’étais très fier de ce qu’avait fait l’aéropostale pour tenter de sauver un être humain en très grand danger de mourir…
Je n'ai pas su la fin de l'histoire, j'espère que ce patient languedocien a pu finalement s'en tirer…
Roger le Cantalien.