cet article date un peu (octobre 2008), mais quand je suis tombé dessus, le parallèle avec nos agents de nuit et leur grève de 2007-2008 a été évident ! Mieux vaut tard que jamais !Pour les trieurs de nuit d’Anvers X, la coupe est pleine. En cause : la prime de nuit inchangée depuis 1991.
Le P’tit Facteur
Centre de tri postal du boulevard du Nord, 6 octobre. Il est 21 h 30 et plus un seul camion n’entre ou ne sort du site d’Anvers X. Les gens désireux de travailler (surtout des chefs) doivent faire demi-tour. Il a failli y avoir des incidents lorsqu’un excité de l’équipe du soir a menacé de foncer sur le piquet avec sa voiture. Heureusement, l’affaire en est restée à un échange de noms d’oiseaux.
Suite à l’action, il n’y a eu que peu de distribution de courrier mercredi dernier dans les provinces d’Anvers et du Limbourg. Les retombées se sont fait sentir jusqu’à la fin de la semaine.
Une grève justifiée
La prime de nuit ne représente même pas 15 % du salaire et elle n’a plus été adaptée depuis… 1991. Au début de l’année, une pétition a circulé à Anvers X pour exiger qu’on reprenne l’augmentation de la prime de nuit dans la prochaine convention collective de travail. Peine perdue. Avec cette action, les trieurs de nuit veulent faire comprendre à Johnny Thijs que l’affaire est sérieuse. Dans la plupart des entreprises, les travailleurs de nuit ont une prime de pause de 33 %. À Anvers X aussi, les techniciens de la sous-traitance ont 33 %. Mais le personnel de La Poste, lui, ne perçoit pas ces avantages. Sur le plan de la flexibilité et du rythme de travail, on fait toujours référence au privé mais quand il s’agit de passer à la caisse, on se cramponne au statut des agents de l’État. En d’autres termes, on reprend les inconvénients et on liquide les avantages.
Il est scientifiquement prouvé que les gens qui travaillent toute leur vie la nuit vivent en moyenne entre 7 et 8 ans de moins que ceux qui ne travaillent que le jour. De plus, le travail de nuit a des conséquences fâcheuses pour la vie sociale.
Dans le temps, on essayait encore bien de compenser les conséquences du rythme de nuit en permettant au personnel de travailler une heure en moins que leurs collègues du jour. Mais, de cette heure, on a également raboté une demi-heure. La mesure est comble et les postiers de nuit veulent un peu de beurre dans leurs épinards.
Une solution pour tous
Peut-être est-il temps aussi de réfléchir à une solution globale pour l’ensemble du personnel. Aujourd’hui, les gens de l’après-midi reçoivent la même prime de nuit que ceux de la nuit, mais les gens de la pause du matin, comme les facteurs, ne reçoivent rien. Pourquoi ne pas exiger qu’il y ait une indemnité de pause à part entière pour tout le monde : 25 % pour ceux du matin et de l’après-midi, et 33 % pour ceux de la nuit. De la sorte, le pouvoir d’achat de tout un chacun va augmenter et cela fera une revendication commune pour laquelle nous pourrons lutter tous ensemble.
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