Les postiers britanniques en lutte pour sauver la « Royal Mail » publique privatisée sur directive de l’UE
Les postiers britanniques intensifient la lutte pour sauver la « Royal Mail » publique menacée par le plan d’ouverture du capital dicté par les directives européennes de libéralisationpar John Millington, pour le Morning Star, quotidien du Parti communiste de Grande-Bretagne
Traduction JC pour http://solidarite-internationale-pc...
Les syndicalistes refusent d’accepter la privatisation de la Royal Mailaprès l’adoption au Parlement du projet de loi sur les Services postaux.
Ouvrant la voie à la privatisation et à l’appropriation des actifs par le capital étranger, les députés ont adopté le projet de loi à la Chambre des communes par 319 voix pour contre 238.
Mais il devra encore être adopté à la Chambre des Lords pour qu’il entre en vigueur.
D’après le projet gouvernemental, des acheteurs privés et éventuellement étrangers seront autorisés à posséder jusqu’à 90% de la Royal Mail, avec près de 10% revenant aux employés.
Mais avec la domination du privé dans le capital de la Royal Mail, toute action potentiellement détenue par des membres du personnel n’aura, dans la pratique, aucune valeur.
L’entreprise sera scindée en deux, les Post offices [la branche de la Royal Mail en charge des bureaux de poste] restant sous contrôle public.
Un amendement déposé par les députés conservateur Brian Binley et libéral-démocrate Bob Russell qui aurait assuré à la Royal mail un accord de 10 ans avec les Post offices, afin de leur permettre de garder sa clientèle, a été refusé pour 58 voix.
Le secrétaire-général du CWU [Syndicat des travailleurs de la Poste et des télécoms] a déclaré : « Nous sommes très déçus que les députés n’aient pas saisi l’opportunité de sauver les bureaux de poste. Toutefois, six députés ont reconnu l’importance d’amender le projet de loi afin de sauver les bureaux de poste et ont voté contre le gouvernement ».
Tous les députés travaillistes ont voté contre le projet de loi ainsi que quatre conservateurs, deux libéraux-démocrates et plusieurs députés nationalistes s’opposant également aux projets conservateurs-démocrates.
Les whips [députés d’un groupe parlementaire chargés de faire respecter la discipline de vote] étaient présents en force avec plusieurs députés livrant des déclarations contre le projet de loi mais votant avec le gouvernement.
En dépit du contre-coup parlementaire, le CWU a promis d’intensifier la campagne, avec une manifestation nationale le 22 janvier dans la circonscription du ministre des Affaires postales Ed Davey, à Kingston upon Thames.
Le secrétaire-général du CWU Dave Ward a appelé à une mobilisation massive le 22 janvier et déclaré : « Ce vote renforce notre détermination à lutter contre le projet de loi gouvernemental. Sous sa forme actuelle, il menace la modernisation en cours de la Royal mail et remettra en cause les avancées réalisées à ce jour. Il menace également les emplois, les statuts et les conditions de travail de nos syndiqués et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour lutter contre les effets néfastes de la privatisation ».
Le secrétaire-général du Parti communiste de Grande-Bretagne Rob Griffiths a souligné que les directives de l’Union européenne de libéralisation des services postaux européens étaient à l’origine de la politique de privatisation.
« Tout comme pour le gaz, l’électricité et l’acier, il y aura des licenciements de masse qui s’accompagneront tout de suite après, pour ce qui est du service rendu, de hausses considérables des prix et donc des profits », a-t-il affirmé.
« C’est la suite de l’agenda de l’UE visant à casser les monopoles publics à la Poste, et dans d’autres services publics vitaux.
En outre, une conséquence inévitable en sera la main-mise de capitaux étrangers sur l’entreprise qui placera ce service encore plus loin du contrôle par des corps démocratiquement élus ».
De : Solidarité-Internationale-PCF
lundi 17 janvier 2011
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